
L’UFC s’interroge sur la pertinence de la prime aux véhicules électriques
L’association des consommateurs s’interroge sur la pertinence du dispositif de prime à l’achat, octroyée par l’ACE, pour les véhicules électriques neufs. Le président regrette de nombreuses questions restées sans réponse et dénonce de multiples risques à la mise en place de cette mesure.
Il demande qu’une réflexion de fond soit engagée.
L’objectif du gouvernement est que la Calédonie se dote d’un parc de 14 000 véhicules électriques à l’horizon 2030. Dans ce but une aide a été décidée d’une part sur l’achat de véhicules électriques (prime de 600 000 francs sans conditions de ressources) d’autre part à travers le prix de l’électricité destinée aux recharges de ces véhicules en bornes de recharge : 8 francs de jour et 20 francs de nuit par kWh contre 34,96 francs pour le prix de vente public actuel.
Des risques qui sont multiples
✔️ Tout d’abord, des effets d’aubaine dans les pratiques des concessionnaires, car l’aide à l’acquisition de véhicules électriques ne prévoit aucune mesure pour éviter qu’elles ne se transforment en marge supplémentaire, comme on a pu le voir, il y a quelques années sur l’opération des vélos à assistance électrique.
Dans l’immédiat, il est indispensable de procéder à un contrôle strict des marges pour s’assurer que les distributeurs ne profiteront pas des circonstances.
✔️ Une transition énergétique à deux vitesses, avec d’un côté des aides dont ne peuvent bénéficier que les ménages les plus aisés et qui exclut, de fait, les Calédoniens les plus modestes.
Des investissements importants et des recettes fiscales en baisse
Pour doter la Calédonie d’un parc de 14 000 véhicules électriques à l’horizon 2030, le territoire va donc devoir investir dans les financements des bornes de recharges avec une couverture suffisante pour satisfaire les besoins et va donc demander un effort très important des finances publiques.
Comment le gouvernement va t-il compenser les importantes recettes fiscales sur les ventes de carburant ? Comment ce manque à gagner va-t-il se répercuter sur les Calédoniens ?
D’autres questions restées sans réponses.
✔️ L’UFC Que Choisir se demande également si une réflexion a été menée, en concertation avec les services des différentes collectivités, sur la question de la formation du personnel nécessaire à la maintenance de ce type de véhicule et plus précisément pour la prise en charge des batteries ?
✔️ Enfin et bien qu’il existe un risque d’incendie des batteries, faible sans doute, mais amplifié en atmosphère tropicale humide, aucune mesure préventive n’est actuellement connue pour palier ce risque.
Aucune information ne laisse à penser non plus, que les services de secours communaux aient été spécifiquement formés pour traiter les incendies de ce type de véhicule.
L’UFC demande qu’une réflexion de fond soit engagée
Pour l’ensemble de ces raisons et au regard de l’importance des sommes engagées, l’UFC-Que choisir , tout en partageant les objectifs zéro émission de carbone, appelle à ce qu’une réflexion de fond soit engagée sur la transition énergétique en matière de transport, ses incidences fiscales, et la chronologie des décisions à prendre au regard des capacités du territoire d’arrêter la production des centrales électriques au fuel et au charbon.
Une transition énergétique des transports reposant essentiellement sur le remplacement de véhicules thermiques par des véhicules électriques, en excluant les véhicules hybrides et surtout le développement du transport en commun, s’avèrerait coûteuse pour les Calédoniens et très incertaine en termes de résultats au regard des objectifs environnementaux.
L’UFC note enfin, qu’il serait judicieux également d’envisager l’élimination de véhicules de plus de dix ans d’âge (parmi les plus polluants), l’obligation d’un contrôle technique et anti-pollution tous les cinq ans et d’accorder également une aide pour l’acquisition de véhicules hybrides.