
Des solutions pour ne laisser personne au bord du chemin
Les responsables de l’association Accueil ont reçu une délégation de la province Sud il y a quelques jours. L’objectif de cette matinée d’échange était de faire le point sur les missions et les problématiques que rencontrent l’association mais aussi sur les perspectives envisagées pour répondre au mieux aux enjeux d’insertion sociale, professionnelle et de logement.
L’association, gère une maraude et de nombreuses structures qui accueillent les personnes en difficulté : un centre d’accueil de jour, deux centres d’accueil de nuit, des maisons d’insertion pour les familles et un centre d’hébergement d’urgence pour les femmes et leurs enfants, victimes de violence.
Une majorité invisible
« Loin des préjugés sur la mendicité agressive et les problématiques d’addiction, qui ne concernent en fait qu’une minorité de sans-abris, le public, accompagné par l’association se compose de personnes sans domicile fixe ou en habitat précaire, ou même des travailleurs pauvres, qui vont par exemple dormir dans leur voiture. C’est une vraie majorité invisible. »
explique le directeur de l’association Aurélien Lamboley.
Pour Philippe Blaise, « on peut avoir, à la province Sud, des ambitions économiques pour la Nouvelle-Calédonie et en même temps mettre en place des solutions agiles pour aider les publics en difficulté. Avec l’objectif de ne laisser personne sur le bord du chemin. Car c’est cela qui nourrit l’exclusion, la haine, l’incompréhension et les maux de la société »
Accompagner ces publics vers l’insertion
Cependant, l’ampleur du phénomène, qui est passé d’une dizaine de personnes SDF en 1994 à environ 600 de nos jours, a été soulignée par le directeur de l’association, « des chiffres plus qu’hallucinants pour une petite ville ».
Parmi eux, on note un nouvel afflux de personnes sous l’emprise d’alcool, de stupéfiants ou qui présentent des troubles psychiatriques. Si la situation générale peut s’expliquer par la crise économique, la migration de populations vers la Grande Terre et Nouméa, les difficultés d’accès aux soins médicaux et psychiatriques ou l’affaiblissement de la solidarité familiale, elle n’en reste pas moins alarmante.
Une réelle réflexion est en cours, sur la dimension médico-sociale, mais aussi en termes d’emploi et de logement. Chantiers d’insertion, logements de transition, accompagnement vers l’emploi… « il s’agit de tester et d’adopter des dispositifs qui leur permettent de retrouver des repères, une dignité, de remettre le pied à l’étrier »
Fonctionnement de l’association
La province Sud a consacré 148 millions de francs cette année au fonctionnement de l’association.
Au cœur de ces lieux d’aide et de transition, des travailleurs sociaux et des bénévoles accompagnent au quotidien les personnes en difficulté dans une dynamique de changement, à travers des chantiers d’insertion, une recyclerie, des conseils… afin de les orienter vers davantage d’autonomie et une vie plus stable et apaisée.
En chiffres
➣ 37 places d’hébergement de nuit
➣ 402 personnes suivies actuellement, dont1/3 viennent des provinces Nord et Îles et 1/3 sont des femmes
➣ 83 nouvelles personnes accueillies depuis le début de l’année 2023 (contre 44 sur la même période l’année dernière).