Les tortues « grosse tête » affectionnent aussi le Nord

La Nouvelle-Calédonie joue un rôle majeur pour la reproduction des tortues « grosse tête » du Pacifique Sud, population classée en “danger critique d’extinction” sur la liste rouge de l’UICN.

Si les plages de La Roche Percée et des îlots du Grand Lagon Sud sont bien connues pour accueillir de nombreuses pontes, les îlots du Nord ne sont pas en reste. Une mission du WWF, en partenariat avec la province Nord et des associations locales, fait état de l’importance tout aussi majeure des îlots de Koumac et de Poum.

Préserver tous les sites de ponte

Les tortues « grosse tête » sont particulièrement menacées dans le Pacifique Sud avec un effondrement de 80% de la population depuis les années 70. Si elles fréquentent l’ensemble du bassin océanique, leurs zones de ponte se cantonnent uniquement à la côte est de l’Australie et à la Nouvelle-Calédonie. Notre territoire porte donc une responsabilité majeure pour la sauvegarde de cette espèce dans la région.

A ce titre, il est crucial de connaître et protéger l’ensemble des sites de ponte de l’espèce pour favoriser le renouvellement de la population.

Si les plages de la Roche Percée, à Bourail, et du Grand Lagon Sud sont d’ores et déjà identifiées comme étant des sites de ponte prioritaires, le statut d’une troisième zone demeurait jusqu’à présent incertain : les îlots de Koumac et Poum.

Les îlots du lagon NW , un nouvel archipel pour ces tortues

Avec ses partenaires, la province Nord et les associations Nixumwââk Environnement et Hulili Malep, le WWF a réalisé plusieurs missions en janvier afin d’évaluer l’importance de ce site.

Les informations collectées grâce à ce travail montrent que les îlots de Koumac et de Poum sont très fréquentés par cette espèce. Sur la vingtaine d’îlots parcourus, plus de la moitié montrent des traces de ponte. Sur l’ensemble des missions, ce sont près de 150 nids qui ont été répertoriés.

Ce niveau d’activité laisse à penser que l’importance de cette zone pour la reproduction de l’espèce est sans doute comparable, ou tout du moins proche, de celle de Bourail et du Grand Lagon Sud. Il est en tout cas évident que son rôle majeur doit être reconnu et considéré comme tel pour assurer la préservation de cette espèce “en danger critique d’extinction» dans le Pacifique Sud.

Ces missions ont également été l’occasion d’équiper 4 tortues de balises satellites afin de mieux connaître leur site d’alimentation dans le Pacifique Sud et de comparer leurs déplacements avec les tortues précédemment balisées par le WWF.

Les participants des différents organismes ont pu partager leurs expériences et expertises respectives et espèrent poursuivre cette collaboration en suivant régulièrement ces sites et en récoltant des données précieuses pour la préservation des tortues.

Avec WWF – photos Nicolas Petit

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