Alors chez nous, si j'ai bien compris tout va bien, ou presque dans le meilleur des mondes ?
Partout sur la planète, la parole se délie ! Les femmes dénoncent, racontent se confient. Tous les journaux du monde entier leur consacrent un sujet, aux états-unis, en France en angleterre et ailleurs. Alors que chez nous, le silence persiste rien, nothing, nada... donc tout va bien pour les hommes et pour les femmes ?
A l'international on peut trouver que certes l'info tourne un peu en boucle et que les journalistes de tous bord, en rajoute ou donne l’impression de grossir les traits, en font des tonnes. Cependant il semblerait que les femmes dénoncent enfin certaines « conneries masculines » qui trainent depuis beaucoup trop longtemps. Mais heureusement ici nous ne sommes pas concernés chez nous, tout va bien !
On parle de quoi ?
Le bruit gronde partout, dans toutes les sphères depuis quelques semaines que les hommes et d’autant plus ceux de pouvoir, pourraient être des pauvres types en mal de viande fraiche.
Un bon copain en profite pour me consulter (en qualité de femme) : « Dis moi, il y a autant de femmes qui se font vraiment emmerder au quotidien ? »
Il n’a pas heurté la féministe en moi, ni la femme d’ailleurs avec cette question naïve. Elle est à son image de mec sympa et respectueux des autres en général. Il m’a presque fait rêver d’un monde où tous les hommes seraient étonnés par de tels comportements.
Mais je lui ai répondu, car la réalité semblait lui avoir échappé.
« Evidemment que c’est vrai. Alors, bien sûr on n'a pas toute vécu un viol ou un harcèlement par un homme bourrelé de pouvoir. Mais de petites aux grands choses, on a toutes entendu des propos qui nous ont amené à serrer les dents, rêver d’en mettre une, mais finalement tourner le dos et de faire avec ! »
Alors voilà mon ami, on parle de ce manque de respect qui part des mots et du regard, en passant par la répétition, le pouvoir, la coercition et qui peut finir par l’intrusion du corps.
Pourquoi pas une marche pour le dire ?
Le concept de marche pour dénoncer (comme de nombreuses se déroulent en France et ailleurs) semble être une idée. Ça m’a tout de suite fait écho à mes cours d’histoire notamment concernant la révolution féminine avec les soutiens-gorge en feu en guise de banderole. Puis je me suis demandée si cela pouvait être vraiment utile. J’imaginais alors :
« Ceux qui sont contre toutes ces conneries marchant aux pieds des fenêtres de ceux qui perpétuent en toute quiétude et bien fondée, leurs propos ou agissements. »
Puis, je me suis souvenue que la parole est salvatrice, ainsi cela pourrait rendre chaque femme actrice et possiblement porte-parole de ces drames du quotidien. J’ai repensé à des amies qui ont subi mais qui n’ont pas pu agir.
Je me suis souvenue de ma colère cumulée à leur tristesse et leur malaise. Je me suis souvenue qu’il fallait presque les convaincre que ce n’était pas normal.
Parce que chez nous c’est comme chez les autres. Nous subissons toutes depuis toujours la gratuité de la bêtise, à petite ou grande échelle.
Alors si un mouvement se levait de pays à pays pour dénoncer et commencer à agir ?
Que pouvons nous faire ?
Il existe beaucoup d’organismes largement concernés par cette question et qui sout? Nous pourrions ont déjà écrire et partager. Et peut-être finir par le dire ensemble, haut et fort le long des chemins.
Bonne fin de semaine à tous.
Pascaline