
Le ticket de caisse au bout du rouleau
Annoncé à plusieurs reprises en janvier puis le 1er avril 2023, c’est enfin 1er aout que les tickets de caisse ne seront plus imprimés automatiquement en Métropole, sauf si le client le réclame.
Une décision prise pour lutter contre le gaspillage mais qui soulève de nombreuses questions.
En Calédonie, où la loi ne sera sans doute pas appliquée, les erreurs sur les tickets de caisse, toutes enseignes confondues, volontaires ou non, font légion et sont régulièrement dénoncées sur les réseaux sociaux.
La sauvegarde de la planète aurait elle ses limites ?
L’objectif de cette mesure votée dans le cadre de la loi Climat est de tirer un trait sur les 12,5 milliards de tickets de caisse imprimés chaque année en France.
Cela représente 150.000 tonnes de papier composé, entre autres, d’encre et de perturbateurs endocriniens, 25 millions d’arbres coupés et 18 milliards de litres d’eau, selon les chiffres publiés par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
Mais ce petit bout de papier ne disparaît pas définitivement. Les consommateurs peuvent toujours en faire la demande s’ils le souhaitent ou pourront choisir soit de le récupérer par voie dématérialisée, notamment via SMS ou encore courriel.
Tickets obligatoires dans certains cas
Les tickets de caisse continueront à être remis systématiquement pour les biens dits durables, c’est-à-dire quand il est nécessaire d’avoir une information sur l’exigence de garantie de conformité des articles.
Ce sera notamment le cas de l’électroménager, des équipements informatiques, de la téléphonie, des appareils électriques de bricolage ou de jardinage, des jouets, des montres, des luminaires, des lunettes ou encore des meubles
Autres dérogations : les achats dits de services comme le coiffeur ou le garagiste, à partir d’un certain montant, ou ceux délivrés par des automates restent, eux aussi, obligatoires.
Les transactions annulées ou les remboursements sur la carte bancaire ne sont pas non plus concernées par cette nouvelle loi.
Les associations dénoncent une publicité intrusive
Les associations estiment que cette réforme « ouvre la voie à une dématérialisation à marche forcée du ticket… susceptible de faciliter via des techniques marketing la création de base de données par les commerçants et notamment d’entraîner l’essor de publicités intrusives ou non désirées. ».
De son côté la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) prévient que « La récupération du ticket par voie dématérialisée présente parfois plus de risques pour le respect de votre vie privée car elle implique, dans certains cas, la communication de vos coordonnées »