
Prix de l’énergie, la montagne accouche d’une souris
Alors que l’objectif du gouvernement est de mettre en place des mesures d’urgence pour préserver le pouvoir d’achat des Calédoniens et soutenir les acteurs économiques en difficulté, une troisième réunion s’est tenue le vendredi 20 mai entre le gouvernement, les organisations patronales et les syndicats de salariés.
Focus sur la question de l’énergie
Afin d’éviter que les prochaines augmentations du prix du carburant soient répercutées sur le prix final payé par les consommateurs, un projet de délibération propose d’habiliter le gouvernement à moduler mensuellement, le niveau des taxes à l’importation.
Le projet de texte sera présenté en séance publique du congrès le 30 mai. Ces taxes seraient réduites entre 24,6 francs par litre (50 % du taux actuel) et 49,3 francs par litre (100 % du taux actuel) pour l’essence et entre 14 francs par litre et 27,9 francs par litre pour le gazole.
Si il est voté, une baisse de 8 francs de taxe par litre pour le gazole sera appliquée au mois de juin, ce qui permettra d’absorber l’augmentation du prix au litre qui est annoncée.
Aucune modulation n’est proposée pour l’essence, car selon les estimations de la Dimenc (direction de l’Industrie, des mines et de l’énergie), son prix sur le marché devrait diminuer de 1,3 franc par litre.
Les syndicats et les organisations patronales sceptiques
Les syndicats rappellent que toute diminution de taxes a un impact conséquent sur le budget, ce qui à terme, entrainera davantage de pression fiscale pour les Calédoniens. Ils privilégient donc une baisse des marges des pétroliers.
Pour financer les aides sectorielles, les syndicats de salariés proposent la suppression temporaire de l’exonération de la taxe sur les produits pétroliers (TPP) et de la taxe additionnelle sur les produits pétroliers (TAPP) dont bénéficient les sociétés minières et métallurgiques, dès que le cours du nickel sera au-dessus de 13 000 dollars la tonne.
Les organisations patronales demandent pour leur part, que le dispositif d’aides ciblées en matière d’énergie, destiné pour le moment seulement aux transporteurs publics soit étendu à l’ensemble des professionnels pour lesquels l’énergie (y compris gaz) représente une part importante des charges.
Certains secteurs tels que le transport sanitaire terrestre, les services d’aide à domicile, et plus généralement les services indispensables aux publics vulnérables sont particulièrement impactés.