
Une table ronde sur les violences sexuelles
À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement chargée notamment de la lutte contre les violences conjugales, organise ce vendredi 26 novembre une table ronde sur les violences sexuelles en Nouvelle-Calédonie.
Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre du premier Grenelle contre les violences conjugales, organisé en novembre 2019.
Le Grenelle contre les violences conjugales
Cette démarche, qui a mobilisé l’ensemble des acteurs concernés, a permis de fixer des orientations et des engagements concrets pour lutter contre les violences conjugales dont le gouvernement a fait l’une de ses grandes causes.
À l’occasion de la restitution des travaux du 1er Grenelle local en novembre 2019, treize institutions ont signé une charte commune d’engagement intitulée
« Agir ensemble pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et lutter contre les violences faites aux femmes ». Il s’agissait dès lors de développer, avec l’ensemble des acteurs concernés, des mesures efficaces et proches des problématiques de terrain.
Un second comité de suivi du Grenelle a été mis en place en novembre 2020. Cette année devait se tenir le troisième comité, qui n’a pas pu être organisé en raison du confinement.
Les taux de violences en Nouvelle-Calédonie
En Nouvelle-Calédonie, les taux de violence à l’égard des femmes sont particulièrement élevés en comparaison avec la Métropole, environ six fois plus, rapporté à la population. Toutes les communautés sont touchées :
– 1 femme sur 4 a subi une agression de type physique ou sexuelle,
– 22 % des femmes ont subi des brutalités physiques,
– 9 % des femmes ont vécu des tentatives de viol ou des viols,
– 1 femme sur 8 a été victime d’attouchements sexuels, de tentatives de viol ou de viol avant l’âge de 15 ans,
– 2,3 % des métropolitaines déclaraient avoir été victimes d’agression physique par leur ex conjoint dans les 12 derniers mois. Ce chiffre monte à 17 % pour la Polynésie et 19 % pour la Nouvelle-Calédonie. Les femmes de ces deux territoires sont également huit fois plus victimes d’agressions sexuelles par leurs conjoints que dans l’hexagone.
Les dispositifs mis en place sur le territoire
Ces deux dernières années, de très nombreux dispositifs ont été déployés grâce notamment au renforcement du maillage territorial, contribuant à une plus grande confiance en l’institution et les associations.
On constate ainsi, depuis ce Grenelle, une libération de la parole et une augmentation des dépôts de plaintes, par les victimes et les témoins, de près de 20 %.
– Création d’un site internet dédié « stop aux violences sexistes, sexuelles et intrafamiliales », lancement d’une enquête “cadre de vie et sécurité, développement des structures d’accueil d’urgence à moyen et long terme. Mise en place d’un protocole inédit de signalement immédiat avec l’ordre des pharmaciens, le Haut- commissariat, la police nationale et la gendarmerie nationale, et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ; partenariat avec l’association Diversités NC pour l’application FLAG « en lieu sûr » pour sécuriser les victimes ;
Lancement de la première application de signalement d’urgence avec géolocalisation pour les victimes de violences intrafamiliale, « Dignity » ; un outil innovant et adapté à notre mode de vie du tout numérique et très utile en période de confinement où les victimes ont du mal à s’isoler.
La table ronde
Quels constats, quelles actions et quels moyens mettre en place pour protéger et accompagner les victimes et témoins ? Toutes ces interrogations étaient à l’ordre du jour de cette table ronde.
En effet, cette séquence aura été, pour le gouvernement, l’occasion de dresser le constat de la violence sur le territoire, d’exposer le dispositif légal et l’accompagnement judicaire lié aux violences sexuelles, d’informer sur les conséquences psychologique de celles-ci et d’aborder le thème de la prévention, du repérage et du traitement en milieu scolaire.
Cet échange aura également permis de faire ressortir de nouvelles pistes de travail pour les années à venir.