
L’illettrisme, un phénomène préoccupant en NC
“Il n’est jamais trop tard pour apprendre” c’est le message qui sera développé au cours des journées nationales d’action contre l’illettrisme* qui débutent aujourd’hui. Un phénomène préoccupant, générateur d’exclusion dont il faut vraiment se saisir.
En Nouvelle Calédonie ce phénomène touche 18% de la population chez les 16-65 ans soit quasiment 29000 personnes
État des lieux sur l’illettrisme
En 2013, un adulte sur quatre âgé de 16 à 65 ans, éprouve des difficultés dans les domaines fondamentaux de l’écrit.
Ces difficultés sont graves ou fortes pour 18 % de la population. L’illettrisme frappe ainsi 29 000 personnes en Nouvelle-Calédonie. Le parcours scolaire est le principal déterminant des carences en français. En matière de calcul, les performances des Calédoniens sont préoccupantes, y compris pour les jeunes générations. C’est aux Îles Loyauté que les lacunes sont les plus fréquentes quel que soit le domaine de compétence évalué. Source Isee.nc
Ecrire une liste de courses, comprendre un bulletin d’alerte cyclonique, comparer des prix, autant d’actions de la vie courante qui font appel à des compétences à l’écrit, à l’oral et en calcul.
Evaluer le phénomène
Il existe en Nouvelle-Calédonie deux sources pour évaluer l’illettrisme et les difficultés de lecture chez les jeunes (16-25 ans)
➢ L’enquête Information et Vie Quotidienne (IVQ), conduite en 2013 sur l’ensemble de la Nouvelle- Calédonie, permet précisément d’évaluer le degré de maîtrise qu’ont les adultes de ces domaines fondamentaux à partir d’exercices rappelant la vie quotidienne.
➢ Les tests de lecture et de compréhension des Journées défense et citoyenneté (JDC),
En 2016, en Nouvelle-Calédonie, parmi les 4 671 jeunes ayant participé à la JDC, un sur trois rencontre des difficultés dans le domaine de la lecture (33,1 %). Pour la moitié d’entre eux, ces difficultés se révèlent sévères.
Au final, plus d’un jeune sur six (18 %) peut donc être considéré en situation d’illettrisme, un taux 3,5 fois plus important qu’en Métropole.

40 % des seniors en difficulté à l’écrit
Globalement, les difficultés augmentent avec l’âge. C’est particulièrement vrai pour les plus âgés (plus de 55 ans) dont les performances sont très inférieures au reste de la population, quel que soit le domaine de compétence. A l’écrit comme en compréhension orale, les situations préoccupantes sont deux fois plus fréquentes chez les seniors que la moyenne.
Professionnels et associations ont pris le problème à bras le corps
– Les associations à la rescousse ! Pour leur venir en aide, la Croix-Rouge a créé en 2017 des cours spécifiques. Chaque année, une vingtaine de personnes y participe. “Tous les âges, les hommes, les femmes, toutes les communautés, toutes les catégories sociaux-professionnelles, tout le monde est concerné par cette problématique.”
– Le vice-rectorat de la Nouvelle-Calédonie a décidé depuis 2015 de mettre en place un plan d’actions qui vise à rapprocher le premier et le second degré pour un enseignement cohérent et complémentaire.
Programme des journées nationales déclinées localement
➢ Un séminaire est organisé ce matin à Bourail, intitulé « L’illettrisme, parlons-en à haute voix ». Au programme, des rencontres, débats, ateliers, projections, lectures à haute voix et actions de sensibilisation…
➢ A l’espace jeune de la Province sud

*« On parle d’illettrisme pour des personnes qui, après avoir été scolarisées en France, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul, des compétences de base, pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante. À différencier de l’analphabétisme, qui désigne des personnes qui n’ont jamais été scolarisées. »
Source : Agence nationale de lutte contre l’illettrisme.